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Mon travail photographique tend vers une exploitation du médium en tant qu'image matérielle et en tant que visuel mental et expérimental. Chaque image est égale à une autre. Celles- ci assemblées forment un tout, une unité qui s'ancre dans le réel. La part de mental est alors une dimension exploitable et malléable de par le contexte dans lequel l'image est vue, par ce qu'elle représente et par l'agencement et l'accrochage de celle-ci.  

 

Après des années à travailler sur la thématique du corps humain et sa représentation plastique, je me suis penchée sur la question de la perception dans le domaine artistique. Chaque être est doué de perception, tout d'abord grâce à ses sens. Les images que je tente d'approcher et de créer répondent à l'instant perceptible dans lequel elles sont extraites. Cette envie de créer l'image sensible me conduit à en produire une multitude. Je ne réponds à aucun protocole, juste à ma vue et au hasard qui me conduisent vers un élément intéressant voire important à photographier.

 

Chaque image est susceptible de raconter une histoire, du moins de donner au spectateur l'aperçu d'une trame qui se dessine. Cela m'amène à créer des assemblages de photographies, de différents formats. Ceux-ci apparaissent tels des florilèges, des nuages qui gonflent tant dans leur agencement que dans chaque narration qu'ils peuvent nous transmettre. A travers l'image nous ressentons son histoire et donc tissons dans nos têtes notre propre démarche.

 

J'appréhende à présent la photographie comme la trame diffusée dans un espace-temps multiple, une sorte de monstre de Frankenstein de l'image prenant position dans divers univers, à des époques et des lieux différents et qui est regroupé pour former une nouvelle pièce, un univers parallèle. 

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